Aujourd’hui, nous vous faisons découvrir le métier de formateur conseil LEO grâce à Philippe Labenne qui a accepté de répondre à nos questions.
Je m’appelle Philippe Labenne, j’ai 55 ans, je réside dans les Hauts-de-France, à l’origine je suis issu du monde du commerce dans le domaine de la monétique c’est à dire tout ce qui est paiement électronique. Ce marché s’est effondré dans les années 2000 lors de la commercialisation des TPE à prix coûtant par les banques. Je me suis intéressé à l’époque à la monétique santé. Et je commercialisais des TPE ambulatoires aux professionnels de santé. Comme des infirmières, kinésithérapeutes, médecins etc, qui permettaient de gérer à la fois la partie carte bleue et la partie feuille de soins électroniques. J’étais technico-commercial à l’époque et puis j’ai voulu sortir un peu de ce monde commercial dans lequel j’étais. Cependant, je voulais garder absolument un métier de terrain, un métier de contact humain avec des professionnels de santé.
J’ai compris que la formation était essentielle pour que les clients utilisent bien les outils et se fassent une bonne image des produits. J’ai découvert le monde de la pharmacie en 2006, et où j’ai intégré une société de logiciel jusqu’en 2022 . Maintenant je suis chez Isipharm LEO.
Le rôle du formateur, c’est avant tout de s’intégrer, de s’adapter à une équipe officinale et d’être le référent de l’outil, du logiciel dans la pharmacie. Après, bien évidemment sur le métier de formateur, il faut avoir beaucoup de pédagogie et de patience. Ce sont les clés de la bonne réussite de l’équipe pour l’apprentissage d’un nouveau logiciel. Il faut sans cesse se mettre à la place du client. C’est aussi important de bien comprendre les besoins de celui-là et son mode de fonctionnement. On doit toujours s’adapter et pouvoir transmettre un savoir logiciel de manière simple.
Nous devons nous adapter à chaque personne car nous sommes face à des jeunes, des moins jeunes.. des « vieux ». (Rires) dans la pharmacie. Donc il faut sans cesse s’adapter ; sans trop bouleverser leurs habitudes et en n’oubliant pas d’être force de proposition et de conseil pour évoluer progressivement sur de nouvelles méthodes de travail. Et puis agir et mettre en place un partenariat de confiance à long terme avec le client et pas simplement intervenir comme un simple fournisseur lambda, créer un contact.
Tout d’abord, il est essentiel de dresser un bilan des besoins et des méthodes du client. Car, même s’il existe toujours un fil conducteur dans une formation, il n’y a pas vraiment de formation type, puisqu’il existe différentes typologies d’officines, et différentes personnes aussi.
Et c’est à nous de nous adapter à la manière de fonctionner de l’officine. Même si parfois il faut accentuer le conseil pour remettre certaines méthodes en lien avec la législation, c’est important
Et puis c’est simple, on va cibler un objectif final : qu’est-ce qu’on doit apporter comme formation ? Et puis déterminer avec le client, les objectifs par palier, autrement dit suivre une ligne conductrice, qu’on va appeler un plan de formation ou une méthode pédagogique.
Et après il conviendra de mettre tout cela en pratique par les utilisateurs et s’assurer de la bonne compréhension du logiciel et de la formation apportée.
Et ce qui est bien dans le métier, c’est que c’est tous les jours différent. On rencontre de nouvelles personnes,.. C’est un échange permanent parce que nous, on apporte quelque chose. Mais le client peut aussi nous apporter beaucoup de choses intéressantes sur la partie produit qu’on connaît moins.
Alors, il suffit parfois juste de quelques jours, pour une bonne maîtrise de la partie Front office qu’on va appeler le comptoir. Après, concernant le back office, on comptera plutôt là quelques semaines.
La maîtrise peut s’inscrire sur des mois, voire des années.
J’ai souvent rencontré des clients d’un logiciel de longue date à qui on arrive toujours à apprendre quelque chose et quelque chose de nouveau. On va même parfois reprendre des méthodes basiques sur lesquelles il y a eu des erreurs.
Après une maîtrise à 100% d’un logiciel, je ne pense pas que ça existe vraiment. Car comme le logiciel évolue et la législation aussi, il y a toujours des choses à voir ou à revoir.
Alors même si c’est naturel, éviter au maximum de comparer avec l’ancien logiciel ! Il faut d’ailleurs l’oublier le plus rapidement possible si l’on veut progresser rapidement avec LEO. Je conseillerais également de prendre un temps, même petit, d’auto-formation avec la plateforme LEOformation en visionnant des vidéos et en consultant des fiches techniques. Je conseille également de ne pas rompre littéralement le lien avec le formateur, pensez au moins une fois par an à reprendre un peu de formation en visio ou sur site, c’est toujours constructif, il y a toujours à apprendre !!
En fait, c’est étalé dans le temps, on fonctionne par demi-journée. Donc on va être présent, on va dire une journée,/ une journée et demie au démarrage. Puis, à peu près 8 jours après, donc assez rapidement, il y a un rendez-vous de suivi et/ou des visios qui sont mises en place également.
Déjà, simplement en observant les personnes au bout de quelques jours d’apprentissage. Je vais prendre un exemple concret. Si je vois les gens souriants, agréables et surtout pas stressés, je me dis qu’ils sont dans leurs habitudes de travail alors qu’ils viennent de changer de logiciel.
Cela étant, il m’arrive parfois que lorsque quelqu’un me pose une question sur un sujet que j’ai vu avec certaines personnes et pas d’autres, je me sers d’un autre collaborateur/ collaboratrice pour répondre. Cela permet de m’assurer de la bonne restitution du sujet, à un collègue ou une collègue. Et puis de s’assurer de la cohésion et de la bonne circulation aussi des méthodes à pratiquer avec LEO.
Après bien évidemment il y a la mise en pratique. Plus on va faire pratiquer les gens, plus ce sera simple pour eux d’appliquer une théorie expliquée. Parfois même en apportant la théorie ce sont eux qui font et ce n’est pas nous. On voit tout de suite s’ils sont à l’aise. Une théorie d’une h ne tient pas les gens, on doit être interactifs et s’adapter à qui on a en face de nous.
Au quotidien, c’est d’apporter un savoir. Conseiller, faire découvrir, apporter de nouvelles méthodes de travail dans une officine. Et puis simplement c’est surtout découvrir, connaître de nouvelles personnes et un nouvel environnement. Ce n’est jamais pareil, ce sont des personnes différentes, des gens qui fonctionnent différemment et ça, c’est très agréable, je ne m’inscris pas dans une monotonie du travail.
Cela fait 19 ans que je pratique ce métier de formateur logiciel en pharmacie donc des anecdotes j’en aurais pas mal à raconter. (rire)
Entre une relation qui commence mal par manque d’informations et de communication et qui finalement au bout de quelques jours se finit en relation de confiance très amicale autour d’un repas.
Ou bien encore, les personnes de l’équipe officinale qui craignent le changement et à qui on apporte trop de modernisme et qui du coup se mettent à pleurer face à nous, il faut parfois aussi être à l’écoute, être psychologue et surtout rassurer !!! Mais, au final c’est aussi cela notre métier. Heureusement, ça ne m’est pas arrivé souvent, mais ça m’est déjà arrivé. Il faut rassurer, rassurer, rassurer. Ce sont des nouvelles pratiques, et cela peut être stressant.
Aujourd’hui tout est modernisé et facilité. C’est parfois difficile pour eux. Mais aujourd’hui, justement, on va libérer du temps, on va pouvoir faire des choses plus intéressantes que trier des dossiers pour la télétransmission, faire des enveloppes,.. On va plus s‘intéresser à la partie produit et ainsi pouvoir davantage conseiller les patients etc.
« Merci Philippe«
Propos recueillis par Clara Herambert